Et voila, comme diraient certains, je voyage encore aux frais de la princesse. Ouais Bof ! Je voudrais juste rappeler que durant ces missions en Inde ou en Arabie Saoudite j'ai l'immense privilège de travailler 6 jours sur 7 et pour le tourisme, faudra repasser ...
Bon aller, j’arrête de faire mon Calimero pour vous passer un peu de mes nouvelles.
Depuis que je suis arrivé ici il fait une chaleur assez lourde. Certainement pas aussi chaud que ce que j'ai pu rencontrer en Arabie Saoudite mais toujours avec un certaine humidité qui fait que c'est somme toute assez inconfortable.
J'ai toujours du mal à décrire ce que je ressens ici. Un terme assez passe-partout sera de dire que c'est "différent" mais je crois qu'un ensemble d'adjectifs qui conviendrait mieux serait nouveau, original, innovant, inédit, jamais vu, tout ça pour dire que la banalité n'a pas sa place dans ce pays.
Comme lors de mes 2 précédents passages dans cette région, pour se rendre à l’hôtel où je séjourne,le trajet est toujours aussi long et plus particulièrement le dernier parcours de 6/7 H en voiture où j'ai eu l'impression que les routes s'étaient encore plus dégradées, peut-être après la saison des pluies qui s'achève ici dans le nord de l'Inde où je suis.
Ma mission est relativement courte ce qui fait que j'avais un ensemble de point très précis à mettre en place.
Première heure sur le site, première réunion et le client m'apprend qu'il souhaite faire plus que ce qui est prévu. Glurp ! Après un peu de réflexion, un tour des installations pour faire un état des lieux, un point avec Grenoble et une nuit qui porte conseil, je demande une nouvelle réunion pour indiquer que nous recommandons dans un premier temps d'effectuer les opérations qui étaient planifiés puis dans un second temps de faire "au mieux". Je consigne tout cela dans un mail pour acter notre position et éviter que certains retards puisse nous être imputé.
Au joie, au bonheur, hier et aujourd'hui les opérations se sont super bien déroulées et nous sommes arrivés au premier objectif que nous nous étions fixés.
Lundi nous allons pouvoir passer à la phase qui n'était pas prévue initialement mais là j'ai plus de doutes sur la préparation des nouveaux bâtiments, de l'installation de nouvelles armoires, de la disponibilité d'une électricité fiable, de la présence de la climatisation, et j'en passe ...
Bref, il va falloir croiser les doigts.
Comme pour le boulot tout a plutôt bien fonctionné, cela aurait été surprenant que ce plan se déroule sans accrocs (si vous voyez à qui je veux faire référence : l'agence tout risque bien sur).
Sur la route qui nous mène à l'usine, nous traversons un petit village appelé "Bargawan" juste avant d'entrer sur le site. J'avais été très agréablement surpris de constater que cette route, qui était littéralement défoncée lors de mes précédents séjours, était refaite sur la moitié de la chaussée et en béton ce qui se justifie plutôt quand on voit le nombre de gros camions qui passent dans le coin. Donc une partie encore un peu cabossée dans un sens et une partie rénovée avec 50 cm de béton dans l'autre sens et donc une énorme marche entre les 2 sens de circulation.
Bien entendue, un dirigeant bien intentionné a décidé de commencer la rénovation de la seconde partie et c'est là que l'histoire se corse !!!!
Pour ceux qui connaissent l'organisation locale, il y a encore des progrès à faire. Les travaux ont commencé sur la seconde partie de la chaussée qui a donc été fermée. Lors de notre retour de l'usine il ne restait plus qu'une seule voie mais aucun feu de signalisation ou policier pour gérer la circulation alternée.
Et ce qui devait arriver arriva : des camions, des voitures, des bus, des tracteurs engagés dans chaque sens jusqu'à que cela coince sans possibilité de se croiser. Statut-quo !
Une marche de 50 cm impossible à franchir. Un camion qui essayait de se mettre de coté était à la limite de verser.
Tout le monde descend de voiture pour comprendre ce qui se passe mais dans le calme le plus absolu (j'imagine ce que ça pourrait donner en France ...)
On discute, on palabre, le temps passe, .... et je commence à croire que je vais passer une partie de la nuit ici.
Mon vieux démon du Mozambique où les émeutes m'avaient empêcher de renter à l’hôtel pendant 3 jours refait surface. Et quand je pense que le matin même le gars avec qui je bosse m'avait demandé pourquoi j'ai toujours avec moi un sac avec mes affaires perso : pour avoir des sous vêtements propres mon pote juste au cas où mon syndrome "Mozambicain" referait surface !
Et comme nos voyageons ensemble dans la même voiture, il comprend enfin l'utilité de mon sac perso.
Enfin, apparaît une niveleuse qui me redonne espoir. En une quinzaine de minutes, elle construit une échappatoire temporaire qui permet de franchir la marche de 50 cm.
Le temps de parcours qui est déjà conséquent (45 min pour 25 km) aura pris plus de 2H.
Merci l'organisation locale.
Ce soir, belote, rebelote et dix de der. La voie unique de la veille nous ayant un peu refroidi, le chauffeur et nos représentants locaux décident d'emprunter une autre porte de sortie de l'usine pour éviter le passage "sensible".
Arriver à cette fameuse porte, encore une énorme queue de véhicule en attente. Ça commence a bien faire.
C'est là qu'un de mes correspondant me dit cette phrase mythique que je n'oublierai pas
"In India, everyday is a new experience".
Je confirme.
Les locaux vont se renseigner et m'apprenne que suite à un accident de travail, un travailleur est décédé et donc les portes de l'usine sont fermées depuis 17H et pas de consigne d'ouverture pour le moment. Et la je pense à mon sac perso que j'ai encore dans le coffre : ça pourrait être pire.
Je vous épargne la lassitude qui commence à me gagner et je fais comme tout le monde je patiente.
Je n'ai pas regardé exactement ma montre mais au bout d'un certain temps les portes finissent pas s'ouvrir.
Ce soir le temps de parcours était de 1H45 : Finalement j'ai gagné 15 min par rapport à hier.
Je me demande ce qui m'attend la semaine prochaine.
Oups, j'allais oublier. Pour ceux qui attendaient les photos et vidéos que j'avais promis de publier lors de mon déplacement en Argentine, il faut bien admettre que je n'ai pas tenu ma promesse.
L'été, la chaleur, les BBQ, le sport, les bières, ........... un tas de bonnes raisons de ne pas rester devant mon PC.
Donc, à partir de maintenant, j'ai pris une grande résolution : Ne plus faire de promesses.